Une histoire de renaissance
Voici une une histoire de renaissance d’un personnage du Tarot.
Au loin, une fanfare répandait partout des sons rythmés qui donnaient envie de danser. René qui adorait la musique s’approcha. Il ne put s’empêcher de se trémousser, de sautiller, et de battre la mesure avec ses pieds en sautant au rythme de la musique.
Qui est René dans cette histoire de renaissance ?
René était un jeune garçon qui se sentait très seul. Dans des circonstances tragiques, il avait perdu ses parents. Il passait d’une famille qui voulait bien l’accueillir à une autre. Mais il se sentait très triste. Il errait souvent dans les rues, la tête dans les épaules, en trainant parfois les pieds.
A travers un grillage, il regardait des garçons de son âge jouer au football. Il enrageait de ne pas être de la partie et en même temps il refusait toute invitation, comme s’il se complaisait dans sa situation et dans ce sentiment d’être abandonné de tous.
Une sorte de chape de plomb l’écrasait, et la vie lui semblait bien morne. Un destin sombre pesait sur lui. Sa mère lui manquait terriblement. Il pensait souvent à son père en gardant l’image d’une homme fort qui aimait rire. Mais, plus personne ne le faisait rire aujourd’hui.
A l’école où il allait, il éprouvait le même ennui. Il ne comprenait pas toujours ce que le prof disait. Il restait au fond de la classe et il partait souvent dans des rêveries où il imaginait un pays enchanté, plein de musique, de chants, de danses et de magiciens.
Une femme mystérieuse dans cette histoire de renaissance
C’est pour cette raison qu’il s’était rapproché de la fanfare. A côté de lui se trouvait , une femme habillée de lourds manteaux qui le regardait. Elle était intriguée par ce qui se dégageait de ce jeune garçon. Le contraste entre sa façon de bouger pleine d’énergie et son regard un peu perdu la questionnait.
C’était une femme un peu mystérieuse qui vivait dans monde bien à elle, loi, de ce que la société voulait. Elle s’appelait Sophie. Elle adorait les livres et lisait beaucoup.
Son esprit était imaginatif et plein d’originalité. Sans bien le savoir, la marginalité de René l’attirait.
Entrainée par ce qu’elle ressentait, Sophie se mit à danser elle aussi sur les mêmes rythmes. Rapidement ils se trouvèrent dans la même énergie, tandi qu’un échange subtil s’opérait entre eux.
Lorsque la fanfare s’arrêta, Sophie mit spontanément sa main sur l’épaule de René qui ressentit un mélange de surprise et de chaleur, de plaisir et de crainte. Elle l’invita à prendre un jus de fruit et après un long moment d’hésitation, il consentit à aller avec elle jusqu’au café du coin de la place.
Tandis que Sophie posait quelques questions à René pour le découvrir, il restait immobile et silencieux. Des tas d’images se bousculaient dans sa tête, des émotions le traversaient passant de la tristesse à la joie, de la peur au désir, de la colère au plaisir ! Sophie percevait à quel point il se sentait bousculé et elle respectait son silence.
Un drôle de clown
Ils restèrent ainsi une dizaine de minutes à boire leur jus, quand un joyeux clown pénétrait brusquement dans le café, une guitare à la main. Sophie sourit. Elle adorait la fantaisie et elle connaissait bien ce clown ! René lui, le regardait avec des yeux tout ronds d’envie : il avait toujours rêvé d’avoir une guitare, d’apprendre à en jouer et de s’accompagner pour chanter. Il rêvait de donner de la joie et de l’entrain autour de lui.
Le clown se mit à chanter en s’accompagnant de sa guitare, tout en faisant mille blagues et des tas de grimaces. Il faisait des clins d’oeil à René qui se mit à sourire.
Un athmosphère de gaité et de rires se répandait dans le café. Sophie se régalait de voir René se détendre et s’ouvrir.
Lorsque le clown eut terminé sa prestation, il se dirigea vers la table de Sophie qu’il connaissait depuis longtemps déjà. Il se mit à discuter avec René qui finit par lui dire qu’il rêvait de jouer de la guitare. Le clown poussa une exclamation bruyante en levant les bras. Il lui promis de lui apprendre et se mit à lui poser mille questions sur sa vie.
C’est ainsi que Sophie et le clown, qui s’appelait Matto apprirent le destin tragique de René. Ils avaient tous les deux une grande envie de l’aider. Ils lui proposèrent de le retrouver le lendemain dans le parc à une heure précise. Le printemps était là maintenant et une douceur dans l’air donnait envie de se poser dans la nature, tout près des arbres et des fleurs qui venaient d’éclore.
René a très peur
Le lendemain, à l’heure dite, le clown Matto s’était installé sur un banc et commençait à jouer de sa guitare, en les attendant. Sophie arriva peu après, ravie de l’entendre chanter dans cet endroit calme et ensoleillé. Un quart d’heure s’écoula et René n’était toujours pas là.
René qui la veille était rentré chez lui, fut peu après, pris de panique. Il ne pouvait pas croire que ces deux personnes allaient s’occuper de lui, car cela faisait maintenant très longtemps qu’il se débrouillait tout seul. Il avait très peur d’une situation qui représentait pour lui une grande inconnue.
Il n’eut pas le courage de venir au rendez-vous du parc. Cette réaction, le fit s’enfonçer de plus en plus profondément dans un mélange de déprime et d’angoisse, un état qu’il ne connaissait que trop bien…
Ce jour là, il resta enfermé dans sa chambre, tandis que l’image de la guitare revenait à son esprit. Il en était malheureux. Il repensait à Sophie et à Matto, et la perspective de leur présence hantait de plus en plus son esprit.
Une semaine se passa. Tantôt, il imaginait être avec eux en entrevoyant un espace de bonheur, tantôt, il était repris par sa mélancolie et sa peur. Ce n’était pas simple ! Il eut tout d’un coup envie de se rendre au magasin de musique, qu’il avait aperçu dans la ville, pour regarder des guitares. Il se mit en marche et le mouvement lui fit du bien. Le soleil du printemps éclairait les rues, les passants, et les boutiques. L’air léger lui mit un peu de baume au coeur.
Il lui fallut un certain temps pour retrouver le magasin de musique. Il restait un moment devant la vitrine à regarder les instruments de musique. Seulement les guitares étaient au fond du magasin. Il hésita, puis il se décida à entrer.
Lentement il fit quelques pas dans le magasin jusqu’aux guitares. Cette envie de savoir en jouer le reprit. Devant ces guitares, il sentait une sorte de feu qui lui brûlait la poitrine.
Une rencontre imprévue dans cette histoire de renaissance
A ce moment là, des rires inattendus fusèrent derrière lui. Il se retrourna. C’était Matto le clown qui était venu faire réparer sa guitare ! Leurs regards se croisèrent. René, surpris le regardait. Il finit par sourire.
– alors tu ne veux pas que je t’apprenne la guitare ?
– si, répondait René, un peu penaud de son absence au RV du parc.
– et bien, viens voir ici que je t’explique comment est fabriquée une guitare.
René s’approcha. Gagné par son envie, il oublia sa peur et écouta Matto.
– maintenant, je te donne RV ici, dans l’arrière boutique du magasin, tous les jeudis pour travailler la guitare. Mais sois là, jeudi prochain car ensuite ma proposition ne tiendra plus. Je verrai si tu veux vraiment apprendre, dit il avec un clin d’oeil de clown.
René fit oui de la tête en souriant.
C’est ainsi que Matto apprit à René tous les secrets de la guitare. Il le faisait rire et René apprenait vite. Ils se retrouvaient souvent avec Sophie et tous les trois passaient de joyeux moments. René avait l’impression d’une nouvelle famille. C’était pour lui une renaissance à la vie qu’il appréciait de plus en plus.
La musique, les rires, la chaleur lui faisaient perdre sa mélancolie et ses craintes. Il grandissait et s’affirmait. Avec le temps, il devint l’assistant de Matto et il se sentait heureux de pouvoir donner aux gens un moment de bonheur.
René s’était ouvert à ce que la vie lui avait proposé.
Elle l’avait conduit vers deux parents « en esprit »
qui lui avaient permis de renaître
et de trouver sa voie