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L’Hermite du Tarot ou l’homme-Taï-Chi

L’Hermite du Tarot ou l’homme-Taï-Chi

Lorsque j’habitais à Paris, je me rendais souvent au jardin du Luxembourg. Les grands arbres, le magnifique bassin, les allées paisibles m’apportaient le calme et le silence dont j’avais besoin.

Lors de ces visites, j’apercevais de loin un vieil homme qui pratiquait le Taï Chi, cette gymastique chinoise tout en rondeur. Cet Art martial doux, lent et rond me fascinait et m’attirait. La lenteur des mouvements donnait au corps une élégance et une aisance particulière. Dans la culture chinoise, cette pratique contibue à la santé et à la longévité.

Comme j’avais très envie d’apprendre cette discipine, je finis par aborder cet homme passé maitre dans son art. C’est ainsi qu’il m’appris ces gestes parfois difficiles à exécuter. Lorsque j’en assimilais le déroulement, c’était un délice de le suivre dans ce parc, tôt le matin.

J’apprenais à ralentir et à arrondir mes gestes. Et je sentais que cela plaisait à mon corps. Il pre

nait sa place. Il se sentait écouté et respecté. Il me projetait dans le moment présent, sans pensée. J’avais l’impression de faire partie de la nature, de sa majesté, de sa présence. Je me sentais vivante.

Cet « homme-Taï-chi » parlait peu. Sa présence était impressionnante. Nous nous retrouvions souvent après les séances pour boire un thé. A cette occasion, comme je suis très curieuse, je lui posais toujours beaucoup de questions. Lentement, une confiance s’installait entre nous et un jour d’été où la lumière était particulièrement brillante, il se décida à me raconter l’origine de ce plein de vie qui l’habitait.

Voilà l’histoire qu’il m’a racontée.

Il était né en Chine dans une famille de paysans pauvres comme il y en a beaucoup là-bas. Très tôt, la nature lui était devenue très familière. Il aimait explorer les champs, gravir les collines, grimper dans les arbres et observer les animaux.

C’était un enfant plutôt introverti et rêveur qui aimait être solitaire. Il se créait son monde imaginaire pour échapper aux sensations de faim ou de froid.

Un soir, il était rentré chez lui tremblant de fièvre. Ses parents firent appel à une vieille femme qui connaissait les plantes médicinales et qui savait les préparer. Pourtant sa fièvre empirait. Il avait du mal à respirer. Pendant quelques heures il était resté inanimé et ses parents le crurent perdu.

Il n’avait pas 8 ans et déjà, il rencontrait la « grande faucheuse ». Il me dit que toute sa vie, il se souvenait de cette sensation de partir très loin… et de devoir laisser derrière lui, ave une profonde tristesse, la forêt et les collines qu’il aimait tant.

Et puis, la vie reprit le dessus. Il poursuivit sa vie d’enfant en aidant ses parents aux travaux des champs. Et, il reprit ses escapades solitaires en forêt.

Adulte, il était destiné à continuer la vie paysanne que menaient ses parents. Mais, la vie en avait décidé autrement…

Une autre « mort »

Vers l’âge de 13 ans en effet, il fut repéré par des moines bouddhistes et enlevé à ses parents pour vivre au monastère. Au début, il n’aimait pas du tout cette vie qui le privait de ses parents et de sa liberté. C’était pour lui à nouveau, une véritable expérience de mort. En silence, il retenait ses larmes et étouffait sa colère. Les études strictes qu’on lui demandait de faire ne lui plaisaient pas du tout. Il devait apprendre des textes religieux et se plier à une discipline très rude.

A force de méditer assis sur le sol en terre battue, comme il devait le faire à heure fixe, un jour, il se trouva brusquement dans une étendue de grand silence. Il me disait que ce jour là, il avait eu l’impression que tout s’était arrêté pendant quelques minutes. Il ressentait une immense sensation de tranquillié et de paix. Lorsqu’il ouvrit les yeux, les objets lui paraissaient vivants et les couleurs étaient vives et éclatantes.

Cette expérience l’intriguait énormément. Il se mit à méditer pendant de longues heures chaque fois qu’il le pouvait. Il avait alors une vingtaine d’années. Il aspirait tellement à retrouver cet état silencieux et paisible qu’il avait éprouvé qu’il s’infligeait de longues stations assis à même le sol.

Peu à peu, jour après jour, une tranquillité s’installa en lui. Il se sentait un autre. Pourtant, il savait bien qu’il était toujours lui-même. Lui, mais différent. Des pensées nouvelles se manifestaient dans son esprit. Il savait que tel ou tel de ses compagnons avait besoin d’aide. Il allait alors trouver le moine qu’il savait avoir besoin d’une aide. A ce moment là, des mots lui venaient naturellement qui aidaient ou réconfortaient le moine.

Il devint ainsi celui qui transmettait des messages, des enseignements, des paroles. Il apportait un éclairage, suscitait une réflexion, calmait une angoisse.

Les années s’écoulaient au monastère, loin de toute civilisation, entre les travaux manuels et les heures de méditation, dans une athmosphère de tranquillité sereine. Et puis, un jour, le monastère dut fermer ses portes, fautes d’habitants.

La nouvelle vie de L’Hermite

Il lui fallait partir, quitter ce havre de paix et faire confiance à l’inconnu.

C’était une nuit d’hiver. Il prit un manteau chaud et une lanterne, se tailla un bâton solide et partit. Il prit le chemin d’en bas sans savoir où ses pas le guideraient. Après avoir marché toute la nuit, dans le froid de l’hiver, il découvrait au petit matin, un village qui, au creux des collines, sortait doucement de la brume.

Lorsque le soleil sortir de derrière les collines, il s’arrêta pour contempler en souriant le spectacle qui était sompteux. Puis, il trouvait dans le village, une petite auberge où il pu s’assoir, se restaurer et se reposer. L’aubergiste était ravi de pouvoir parler à un inconnu. Ils étaient tous les deux assis en grande conversation, car c’était un homme qui se posait depuis tout petit, une foule de questions sur le monde, sur la vie et sur la mort. Le moine l’écoutait et répondait à ses questions, en trouvant comme toujours les mots qui convenaient à ce moment là.

Quelques heures plus tard, un homme étrange franchit la port de l’auberge. C’était un vieil homme plein de vigueur et de sagesse, au regard lumineux et mystérieux. Il se joignit à la table. C’est ainsi que le moine rencontrait son futur maitre en Taï-Chi. Chaque matin, ils avaient rendez-vous dans le jardin du village pour le cours qui ravissait le moine.

Avec ces gestes mystérieux plein de rondeur et de lenteur, il découvrait des merveilles au fond de son corps. Il méditait maintenant en mouvement

à travers cette sorte de danse qui éveillait en lui des énergies puissantes et douces.

Jusqu’à la fin de sa vie, on le nomma l’homme-Taï-Chi. Il enseignait à son tour, et savait éclairer les êtres qu’il rencontrait. Il était heureux de vivre. Trois rides s’étaient creusées sur son front. C’était le signe qu’il avait creusé en lui-même les trois chemins de sa vie :

celui de son corps qui restait souple,

celui de son âme-guide pleine de bonté et

celui de son Esprit éternel, source d’une claire lumière

que sa petite lanterne offrait à tous ceux qui venaient le voir.

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