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L’aigle royal de L’Impératrice

L’aigle royal de L’Impératrice

Ce jour-là, l’air était doux et chaud. Pas un nuage dans le ciel. Pas de vent soufflant dans mes cheveux. Je levais la tête pour jouir de la beauté paisible de la campagne et de ses grands arbres ? Ce calme presque majestueux rendait mon âme tranquille et sereine. Un son vif et sourd se fit entendre. Je tournais la tête et je vis un aigle immense fendre le ciel, ses ailes déployées. Avec la rapidité d’un éclair, il se posa sur la main tendue et gantée d’une femme élégante.

Elle était magnifique dans sa robe rouge

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pourpre ornée d’un collier en pierres précieuses. Il brillait sous le soleil lumineux de cette journée de printemps. Je me croyais presqu’installée dans les pages d’un conte merveilleux. Des boucles blondes flottaient légèrement sur sa robe. Ses yeux verts semblaient aussi profonds qu’un lac de montagne. Elle regardait l’aigle qu’elle maitrisait parfaitement.

Instinctivement, je me redressais. J’avais très envie d’aller voir cette femme de plus près, mais elle m’impressionnait, et je n’osais m’approcher.

Le lendemain, alors que je cherchais à assister une nouvelle fois au spectacle de cette femme et de son aigle, je rencontrais un curieux personnage coiffé d’un bonnet jaune et chaussé de bottes. Ces dernières étaient maculées de la boue des chemins et ses vêtements étaient sales et fatigués. Il se mit à me parler, les yeux pleins d’admiration et de frayeur. Cet homme qui vivait en marge, tutoyait tous les gens qu’il rencontrait. Mat me dit :

– tu cherches à voir L’Impératrice et son aigle ? Je t’ai aperçue hier.

– oui, dis-je, en soulevant les sourcils, très intriguée

– asseyons-nous là. J’ai hâte de te raconter l’histoire de cette mystérieuse femme et du secret que je partage avec elle. Je sens que tu sauras garder mon secret.

La petite Impératrice

Mat se mit alors à me raconter l’histoire d’Eléonore, la petite Impératrice.

Elle était née dans le palais d’une famille impériale. La beauté de ce palais était éblouissante. Les murs étaient ornés de grandes tapisseries colorées, éclairées le soir par mille bougies. D’immenses statues semblaient saluer les personnages richement habillés qui traversaient les longs couloirs.  Devant de grands feux de cheminées, sur de grandes tables, on pouvait voir de somptueux repas.

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Cependant, la rigueur de la vie que l’on y menait n’en était pas moins extrême. L’Empereur, un homme de haute taille, était autoritaire et dur. Il voulait pour sa fille une éducation stricte pour qu’elle sache régner après lui.

Petite fille, elle devait obéir et se soumettre à une discipline de fer. Chaque heure du jour était réglée par des règles précises pour s’habiller, prendre ses repas, apprendre ses leçons, et tout cela dans un ordre précis.

Alors que son tempérament la portait à bouger, à chanter, et à danser, elle devait respecter un très lourd protocole. Elle se faisait constamment reprendre et sévèrement corrigée. Elle adorait chanter, mais elle n’en avait le droit que dans un lieu précis et à une heure déterminée, et sous le regard d’un maitre.

Mais les remontrances qui lui étaient adressées ne changeaient en rien son instinct de vie puissant qui la portait à parler fort, à crier, à chanter ou à danser.

L’Impératrice prisonnière

Mais les remontrances qui lui étaient adressées ne changeaient en rien son instinct de vie puissant qui la portait à parler fort, à crier, à chanter ou à danser.

Son père, qui surveillait étroitement le comportement de sa fille, fut un jour emporté par une colère furieuse. Il criait :

– rien ne me résistera, ni toi, ma fille, ni personne. Je veux que tu sois forte !

Sa personnalité dure et exigeante le rendait violent et même parfois brutal.

Eléonore qui connaissait les éclats de son père prit peur. La frayeur la paralysa ce jour là, ce qui renforçait les réactions de L’Empereur.

Aussitôt, il ordonna à deux de ses gardes d’enfermer Eléonore dans la tour humide et froide du palais impérial.

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Elle restait ainsi enfermée pendant des jours et des jours. Peu à peu, elle sentit tout se refermer en elle : son ventre se serrait, son coeur n’était plus qu’une brûlure terrible. Sa gorge se nouait. Aucun son n’en sortait plus. Elle avait l’impression de mourir à petit feu, de s’éteindre. Le désespoir envahit tout son être, ses moindres pensées étaient noires comme la terre humide de la forêt. Elle avait de la peine à respirer. Son souffle était court.

Mat arrêta son récit en baissant la tête. Il était visiblement très affecté.

Je me demandais comment ce vagabond (c’est comme ça qu’il apparaissait) pouvait connaitre de si près une Impératrice ?

Je lui demandais avec effroi :

– Que s’est-il passé ? Quel tour aurait-t-il inventé là ?

Mat releva la tête et poursuivit :

« De désespoir, Eléonore criait, cognait de toutes ses forces sur la lourde porte en bois, qui était bouclée à triple tour par des ferrures noires. Ses cris résonnaient dans l’escalier en spirale de la tour, mais personne ne l’entendait.

L’Empereur était trop orgueilleux pour revenir sur sa décision.

Une athmosphère glacée s’abattait sur le palais. On s’arrêta de festoyer, d’allumer des bougies, de faire de la musique. Un silence lourd se répandait dans le palais.

Pendant ce temps, Eléonore restait prisonnière de la tour du palais. Gagnée par l’angoisse, elle sentait tout se fermer en elle : son ventre se serrait, son coeur n’était plus qu’une brûlure terrible. Sa gorge se nouait. Aucun son n’en sortait plus. Elle avait l’impression de mourir à petit feu, de s’éteindre. Le désespoir envahit tout son être, ses moindres pensées étaient noires comme la terre humide de la forêt. Elle avait de la peine à respirer. Son souffle était de plus en plus court.

Ce qui lui parut très longtemps après, son père daigna envoyer un garde ouvrir la porte de sa prison. Elle ne bougeait pas. Elle était pâle. Ses yeux verts semblaient éteints. Elle ne parlait plus : aucun mot ne sortait plus de sa bouche…

Elle resta ainsi mois après mois dans le silence, comme emmurée dans une prison invisible. Son entourage s’inquiétait et cherchait des moyens de la divertir. Mais rien n’y faisait. Elle semblait perdue, loin de tout…

On lui parlait, on la questionnait, mais rien n’y faisait.

Mat repris son récit :

« Un jour que je passais par là, des rumeurs

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concernant le palais arrivaient à mes oreilles. Curieux, j’osais demander à L’Empereur, le gite et le couvert en échange des divertissements que je lui donnerais. »

Ce n’était certes pas son habitude d’accepter ce genre de marché ! »

Cependant, L’Empereur s’en voulait secrètement de ce qu’il avait fait. Il se dit que peut-être, ce personnage pourrait amener un rayon de soleil et réchauffer la tristesse de la jeune fille. Peut-être saurait-il la réveiller ? Il comptait sur elle en effet, pour régner ! C’est pour cette raison qu’il l’avait voulu forte et solide.

« La porte du palais s’ouvrit donc ce jour-là pour moi. Les clochettes accrochées à ma colerette teintaient doucement dans les couloirs.  Je m’installai et je commençai à chanter de ma plus puissante voix, une mélodie que j’aime particulièrement. J’ignorais alors le drame présent dans le palais, mais je sentais là une angoisse très palpable. Je chantais pour que ma voix transperce cette angoisse.   »

« De loin, Eléonore entendit ma voix et fut très intriguée… Elle entra dans la grande salle tendue de velours rouge, et elle fut très étonnée de me voir. J’étais habillé comme d’habitude de mes vieux vêtements. Leurs couleurs vives s’étaient depuis longtemps décolorées par ses longues marches sous le soleil, la pluie et le vent. Je chantais, chantais, chantais…

« Je sentais que les paroles de mes chansons entraient profondément dans son coeur et je voyais que tout son corps se mettait à vibrer. Ses larmes remontaient et l’envahissaient en la réchauffant malgré la profonde tristesse qui sortait d’elle par des pleurs qui la secouaient en soubresauts.

« Soudain, une inspiration me poussait à chanter une chanson lente et douce. J’ai su après que c’était une berceuse que sa mère (qu’elle avait perdu à l’âge de 2 ans) lui murmurait le soir pour l’endormir. Ce chant lui fit revenir tout le bien-être qu’elle vivait alors. Au fur et à mesure que je chantais, elle s’absorbait de plus en plus profondément dans ces sons, jusqu’au moment où elle s’endormit.  »

En se réveillant le lendemain dans son grand lit couleur safran, elle était habitée par un sentiment étrange. Pour la première fois depuis des mois et des mois, elle se sentait plus détendue, plus légère. Un rayon de soleil qui traversait sa fenêtre semblait la rappeler à la vie.

« J’avais compris ce qui se passait pour la jeune Impératrice. J’étais éblouie par sa beauté et plein de compassion pour la torture qu’elle avait endurée. Je me mis alors en tête de lui faire un cadeau. Je m’arrangeais pour la rencontrer dans l’immense parc qui entourait le Palais.

« Quel cadeau lui as-tu fais ?

« Au milieu d’un vaste prairie, je lui ai fait découvrir l’art d’apprivoiser les aigles. »

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Mat, le vagabond qui ne possédait que son aigle, savait voir, entendre et comprendre l’aigle royal, « l’empereur des oiseaux qui symbolise la force et le courage ». Il était passé maitre dans cet art.

« Je lui ai fait le cadeau de mon aigle royal !

 » Je lui a appris l’art du vol de l’aigle.

Il ajouta les yeux pleins d’étoiles :

« Eléonore s’est passionnée pour cet oiseau majestueux qui lui a redonné vie.

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Elle a appris à le nourrir, à le faire voler, à le maitriser, à l’aimer. Il était devenu son dieu. Elle lui parlait. Ses yeux, sa gorge et ses poumons s’ouvrirent à nouveau. Elle ré appris à parler.

Elle connaissait maintenant le prix et la valeur de la Parole.

Avec son aigle royal, elle s’élevait. Comme lui, elle regardait en face la lumière du soleil. Elle voyait avec lucidité ce qui se passait autour d’elle. Elle retrouva une majesté qu’on ne lui connaissait pas.

Elle régna pendant de longues années en étroite collaboration avec son aigle qui était devenu le symbole de son blason.

Et, vous connaissez-vous la valeur des mots ?

Pouvez-vous les exprimer ? Dites le dans les commentaires

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Cet article a 4 commentaires

  1. DEGUT

    Merci Hélène pour cette belle histoire sur la parole enfermée dans la Tour et retrouvée grâce au chant du Mat et le cadeau de l’aigle royal …

    1. Hélène

      Merci Dominique !

  2. .MONIQUE .VIDAL

    joli petit conte qui montre
    une belle collaboration entre l’impératrice etl’aigle dont elle a su capter les dons.merci Hélène.

    1. Hélène

      Merci Monique !

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