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Le Pendu : une veine de Pendu ou l’histoire d’Arthur

Voici une histoire inspirée du Pendu : une Veine de Pendu…

Un jeune poète, nommé Arthur, arpentait le monde à la recherche d’un jardin enchanté qui l’emporterait au pays de la Poésie Pure. Au cours de son pélerinage, il en avait rencontré dix milles, tous plus beaux les uns que les autres.

L’histoire de son prénom

Son père qui était bûcheron, l’avait nommé Arthur à la suite de ce qui lui était
arrivé dans la forêt. Un jour, alors qu’il était en train d’examiner les arbres pour faire le choix de ceux qu’il abattrait, il avait vu un ours brun qui semblait s’approcher de lui. Il avait d’abord été terrifié, pétrifié d’angoisse. Il s’était tenu totalement immobile, sidéré par sa peur. L’ours était resté près de lui pendant un bon moment, reniflant les feuilles, allant de ci de là… Et puis, il était reparti tranquillement, avec le pas mesuré et cadencé d’un ours brun.

Il s’était alors juré que pour remercier le monde des ours, il donnerait à son fils un prénom qui lui rappelerait cette histoire. Or, Arthur était un prénom celte qui signifiait « ours ».

Son père ne se doutait pas à ce moment là, que son fils allait, plus tard, vivre l’initiation de l’ours.

La quête d’Arthur

Lorsqu’Arthur marchait dans un jardin, le nez en l’air, la tête tournée vers la cime des arbres, il se sentait tendu vers un espoir inouï. Avec son âme de poète, il faisait le voeu de retrouver une sensation d’être pleinement « habité » pour sentir bouger un espace de liberté à l’intérieur de lui.

Le Pendu : une veine de Pendu

A chaque fois, sa présence dans un nouveau jardin le réconfortait, lui redonnait vie. Il respirait un air chargé de parfums qui émerveillaient son corps. C’était celui des milliers de fleurs écloses en été, l’odeur mystérieuse des feuilles en décomposition dans la terre noire d’automne, le parfum subtil de la neige et de sa pure blancheur qui lui purifiait les poumons en hiver, et celui de la nouvelle végétation et des jeunes pousses printanières d’une couleur vert tendre.

Lorsque le printemps était là, une énergie puissante circulait dans son corps. En unisson avec la nature, il se sentait comme propulsé en avant.

Tous ces parfums qui parvenaient à ses narines l’enivraient et guidaient son inspiration. Au milieu du jardin, installé sous un vieil arbre, il se mettait à l’écoute de son inspiration poétique qui arrivait en cascade. Alors, à toute allure, sa main noircissait des bouts de papier qui se retrouvaient en boule dans sa poche.

La poésie le remplissait, le nourrissait, l’exaltait !

Dans sa quête d’absolu, il allait toujours chercher plus loin. C’était un autre jardin, une autre expérience, un autre poème. Il cherchait ce qu’il appelait un « état poétique » constant ! La découverte d’un nouveau jardin, ou l’écriture d’un nouveau poème, lui donnait presque toujours, un instant d’absolu, de ravissement, d’extase.

La descente d’Arthur

Plus Arthur cherchait cet état de grâce, plus il s’enfonçait dans un état de vide. Son âme lui semblait de plus en plus souvent, morne, éteinte. Cette impression de vide à l’intérieur de lui revenait maintenant fréquemment. Il repartait alors, Le Pendu : une veine de Penduplus déterminé que jamais à retrouver la plénitude qu’il cherchait pour fuir le vide qui venait s’installer en lui.

Il arriva un moment où cet affreux vide restait de plus en plus longtemps. Il était là le matin, au réveil, l’après-midi, même lorsqu’il rencontrait des gens, et le soir lorsqu’il se retrouvait seul avec l’impression d’être désespéré, comme abandonné par la vie.

Il sombra peu à peu dans un état dépressif avec des idées noires qui tournaient en rond. Il n’arrivait plus à écrire. C’était un vide total, un vide qui lui semblait sidéral, accompagné d’une angoisse qui torturait son corps et son esprit. Il marchait de façon mécanique, un peu ébété. Il n’était plus devenu que l’ombre de lui-même.

Un soir, il aperçut avec effroi, une silhouette noire qui marchait au loin, en s’appuyant sur un grand bâton incurvé. Il crut voir la « grande faucheuse » qui se dirigeait tout droit vers lui. Son angoisse devint irrespirable. Il pensait que sa dernière heure venait d’arriver. Il s’évanouit en s’écroulant sur le sol dur de la terre chauffée par le soleil d’été.

Seul, dans la nuit, il restait ainsi allongé, à même le sol, isolé du reste du monde. Il était loin de tout. Personne ne passait par là. On aurait pu le croire mort car il ne bougeait plus.

La renaissance d’Arthur

Au petit matin, une légère brise, un rayon de soleil vinrent doucement caresser son visage. Il ouvrit les yeux. Curieusement, il se trouvait là entre deux arbres, qui étaient reliés entre eux par une branche. Une corde en pendait, dessinant une boucle.

Se sentant encore à moitié mort, dans une sorte de brouillard, comme entre deux mondes, il eut l’idée saugrenue de glisser son pied gauche dans la boucle de cette corde. Une fois dans cette position, sa tête touchait à peine le sol.

Le Pendu : une veine de Pendu

En se hissant pour caler son pied, son corps impulsa un léger mouvement qui le fit se balancer comme un pendule de gauche à droite et inversement : le pendu qu’il était, devenait un pendu-le !

Une étrange sensation l’envahit alors, celle de faire partie intégrante d’un monde qu’il voyait maintenant à l’envers. Une sorte de déclic se fit malgré lui dans sa tête, comme si toutes ses pensées basculaient tout d’un coup. Un grand silence se produisit dans tout son corps, dans sa tête, dans son âme, à tel point qu’il n’avait plus qu’une envie, c’était de rester dans cette étrange position.

Le silence était devenu pour lui poésie pure. De là où il était, il percevait la nature d’une autre manière : il voyait les feuilles scintiller d’un vert argenté, les fleurs habillées de couleurs vives, vibrant d’une tonalité extraordinaire, une petite souris courir de ci de là, comme si ce morceaux de terre était son palais. Une douceur inaccoutumé s’infiltrait en lui. Sa respiration était devenue profonde et voluptueuse.

En ces instants, il lui semblait que la vie était devenue un immense « cadeau ». Cette position si bizarre avait stoppé toute l’agitation inconsciente qui s’était installée en lui. Tout était calme : ses cellules reposaient tranquillement, ses pensées s’apaisaient, ses muscles se relâchaient, ses sentiments se calmaient…

Il comprenait que cette agitation était la source de cette angoisse qui l’avait longtemps tourmenté. Lorsqu’il descendit de son « arbre », il se sentit un autre homme. La force de l’ours communiquée par son prénom, Arthur, lui avait imposé le calme et la solitude. Elle l’avait guéri en lui transmettant sa virilité et sa royauté.

La silhouette noire qu’il avait aperçue était là, assise sur un banc ! C’était un vieil homme tranquille et plein de sagesse. Il s’assit à côté de lui, l’âme en paix, riant de sa méprise de la veille.

Une veine de Pendu !

Devant une nature verdoyante et fleurie, Arthur se mit à lui raconter son aventure…

Il savait maintenant qu’il respecterait tout naturellement le rythme de sa poésie.

Il n’avait plus envie de contrôler quoi que soit.

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