L’opéra Turandot et le Tarot
Je viens de voir un opéra filmé magnifique : « TURANDOT » , un opéra en 3 actes de Giacomo Puccini par le Royal Opera House . Outre le magnifique décors de cette interprétation et la mise en scène très prenante de cet opéra, il m’a semblé très vite voir une histoire qui pourrait être celle de L’Empereur et de l’Impératrice du Tarot de Marseille… L’histoire de cet opéra raconte celle d’un Empereur à la conquête de son Impératrice.
Je vous propose, dans cet article, une analyse de la symbolique de cette histoire à travers ces deux lames du Tarot.
« Dans une Chine médiévale imaginaire, la cruelle princesse Turandot dont la beauté est légendaire attire à Pékin de nombreux prétendants lesquels doivent se soumettre à une terrible épreuve : s’ils élucident les trois énigmes que leur propose la princesse ils gagnent la main de celle-ci ainsi que le trône de Chine ; s’ils échouent, c’est la décapitation qui les attend.
Au moment où l’exécution du prince de Perse est imminente, le Prince inconnu arrive à Pékin
et retrouve par hasard son père, roi de Tartarie déchu en exil et devenu aveugle ainsi que sa jeune guide Liú qui aime le Prince en secret depuis qu’un jour celui-ci lui a souri, à elle, une esclave.
Le Prince inconnu condamne fermement la barbarie de la princesse mais, lorsque celle-ci apparaît, sublime, impassible, pour ordonner d’un geste la mise à mort, il en tombe amoureux et se précipite, au mépris des imprécations de son père et des larmes de Liú, pour frapper de trois coups le gong qui le déclare candidat aux énigmes. » WIKIPEDIA
Le Prince Calaf , héroïque et amoureux, veut se confronter aux 3 énigmes que la Princesse Turandot impose à ses prétendants. Une des ancêtres de Turandot ayant été victime d’un homme violeur et brutal, elle ne veut appartenir à personne.
Les énergies animus et anima
Elle se trouve ainsi possédée par son animus négatif (son énergie masculine interne) qui se traduit par une froideur glaciale et une terrible cruauté puisqu’elel fait tuer tous ses prétendants ayant échoué à résoudre les énigmes.
Calaf est lui, parfaitement en harmonie avec son énergie féminine (son anima) . C’est pour cette raison qu’il a une véritable force héroïque et qu’il est habité par l’amour. C’est avec son ressenti, sa sensibilité, son coeur, et non avec son intellect qu’il résout les énigmes. C’est pour ça qu’il trouve les solutions. Il parvient ainsi à briser la glace dans laquelle Turandot est prisonnière. C’est grâce au travail d’intégration de son anima qu’il fait triompher l’Amour.
Il est remarquable que les couleurs des costumes aient une cohérence dans ce spectacle. Turandot apparait d’abord en blanc, exprimant ainsi sa froideur de glace. Elle porte ensuite une robe rouge symbolisant le feu qui est en réalité en elle.
Calaf porte un costume bleu et argent durant toute la représentation sauf à la fin où il porte une tunique rouge. Le bleu est une couleur symbolique de spiritualité et l’argent correspond à la féminité.
Au dernier acte, Turandot est en blanc, la couleur traditionnelle de l’homme (celle du sperme) et Calaf est en rouge, la couleur traditionnelle de la femme (celle du sang des règles). Ils ont tous les deux intégré l’énergie opposée à leur sexe.
Pour sortir de la prison de son animus destructeur, Turandot doit prononcer le nom ( qu’elle ne connait pas ) de cet homme. C’est en effet en prononçant son nom qu’elle reconnait l’existence de l’homme, qu’elle reconnait l’amour et qu’elle existe enfin (comme Calaf le lui a dit).
Malgré ses nombreuses réticences, elle est gagnée par l’énergie chaude et amoureuse de Calaf et au dernier moment, elle chante : “son nom est Amour”
L’opéra Turandot et le Tarot : un couple dans le Tarot ?
Mais les jeux de l’amour sont étranges… car il aura fallu qu’une jeune esclave, amoureuse de Calaf qui un jour lui avait souri, se sacrifie pour que l’Amour triomphe. Cette femme solaire, habillée de jaune, accompagne le père de Calaf, qui, aveugle et en exil, en Hermite, marche en s’appuyant sur son bâton.
Nous observons un deuxième couple : celui du Soleil et de L’Hermite après celui de l’Impératrice et de L’Empereur.
Toute cette histoire peut être symboliquement la nôtre, car en tant que femmes, nous sommes bien souvent prisonnières de notre masculin négatif qui se traduit par de la froideur, de l’esprit critique, de l’agressivité et parfois pire que cela.
Si un homme, en “Empereur”, viril et plein d’amour, nous approche, il aura le pouvoir de faire fondre la glace qui nous enserre, et d’ouvrir la porte de notre coeur…
…à condition que nous acceptions de prononcer son nom : “Amour”.
L’Impératrice, par sa parole, transmute son animus, sa part masculine
qui de destructrice, devient créatrice.
Amateurs d’Opéras et de « belles histoires » ! laissez votre commentaire …
Un travail d orfevre, merci pour ce bon plaisir.
Merci beaucoup pour votre appréciation ! J’y suis très sensible !
Merci beaucoup Michel de ce commentaire qui me touche beaucoup et qui en plus est le premier !!
Je te souhaite d’intéressantes découvertes sur mon blog et de belles rencontres…
Hélène
Bravo ! très intéressant, je ne connaissais rien à la symbolique de cet opéra, tu m’as ouvert les portes de tout un domaine que je n’ai jamais exploré ! Je ne crois pas au destin, ni au déterminisme, mais je sais que les symboles, allégories, paraboles, nous font voir plein de choses cachées au plus profond de nous. C’est la revanche, pleine de finesse, de nos petite âmes tourmentées !
Ton site commence bien, je vais le suivre avec plaisir !