Les polarités du Tarot : comment les équilibrer

LA VIE NOUS FAIT PASSER D’UNE EXPÉRIENCE À SON OPPOSÉ. La pluie succède au soleil, les moments de calme à des périodes d’activité intense, le plaisir à la douleur…

Le chemin de la conscience nécessite en effet des contrastes.

Voyons ce que nous en dit le Tarot et ce qu’il nous montre dans la succession des lames…

I-Les polarités du Tarot : De l’action à la méditation :

Le Bateleur est actif, La Papesse est méditative

Le Bateleur, un jeune homme agile et joueur expérimente. Comme nous le montre les nombreux objets sur sa table, une diversité de situations se présente à lui. Il est habillé comme un Arlequin, ce personnage du théatre italien qui se cache et réaparait toujours pour nous surprendre et nous amuser. La vie peut ainsi être un constant commencement, un jallissement perpétuel de nouveautés et d’ouvertures. L’inconnu nous attend au coin de la rue. Les jeux de la vie n’ont pas fini de nous surprendre, et lorsque nous sommes ouverts à l’inconnu, nous gardons notre jeunesse d’esprit et notre sourire. Nous aimons rire, nous amuser, créer. Tout est fraicheur et activité.

 La Papesse est sérieuse. Elle n’invite pas spécialement au sourire. Elle est lourdement posée sur son siège, lestée par ses jupes abondantes. Elle semble songeuse, rentrée loin à l’intérieur d’elle-même. Rêve-t-elle ? Toute cette activité, ces rires et ces jeux ont-ils un sens ? Elle a besoin de comprendre quelquechose à tout ça. C’est pourquoi elle s’arrête et se pose, cherchant à l’intérieur d’elle-même des bribes de connaissance qui lui permettraient de continuer à vivre. Elle a pu se blesser dans l’effervescence de l’activité propre au Bateleur, et maintenant, elle doit s’arrêter et méditer.

II –Les polarités du Tarot : Du silence à la parole

La Papesse est silencieuse, l’Impératrice parle

La Papesse s’est tenu un moment à l’écart de la vie. Comme une femme enceinte, elle a senti et compris la vie au-dedans d’elle, dans son corps. Elle a joui du silence, du calme et peut-être aussi de sa solitude. Elle s’est apprivoisée, cherchant en tatônnant les paroles de son corps. Il parait que le corps parle et qu’il suffit de l’écouter comme un enfant qui aurait quelquechose à nous dire. Quelle sagesse de savoir écouter son corps ! Il nous dit comment dormir, quoi manger, quelles activités engager et bien d’autres choses encore . C’est la première école, le premier enseignement, celui dont pourtant notre culture nous distrait le plus possible.

L’Impératrice règne. Elle est dans le monde, femme de pouvoir, exerçant son pouvoir sur elle-même et sur les autres. Le cou dégagé, elle s’exprime par la parole, sa parole. Elle a beaucoup d’idées et elle élabore maints projets. Elle regarde autour d’elle et préside. Elle veut voir si sa parole est entendue, reçue et si elle pourra être à l’origine d’une belle action. Elle risque d’être autoritaire. Seul son émotionnel – représenté par le dessin de la coupe sur sa poitrine – la garde du manque d’humanité qui la guette.

III – Les polarités du Tarot : De l’idée à la réalisation

L’Impératrice est “porteur de projets”, L’Empereur est réalisateur

L’Impératrice fait un couple avec l’Empereur. Ils sont tous deux en compagnie de l’Aigle royal. Ils portent tous deux le sceptre du pouvoir. L’Impératrice est majestueuse. Elle nous permet d’imaginer une belle femme, magnifique par sa prestance et son prestige. Elle a de la grandeur. Elle est créative comme une déesse. Elle porte de son bras droit l’Aiglon, sa force créatrice, comme des possibilités ouvertes. Elle parle de ses projets.

L’Empereur est aussi porteur d’autorité. Mais il va porter le “Grand Esprit” de l’Aigle en bas, à ses pieds, sur terre. Il bâtit dans la matière, ainsi que l’indique de 4 de ses jambes croisées. Presque debout, il est là, présent et agissant. De sa personne, il se dégage la rigueur qui est nécessaire à toute réalisation concrète. Il a “les pieds sur terre” et réalise les idées de son Impératrice. Organisateur, gestionnaire, il s’occupe des affaires concrètes et veille à leur bonne exécution. Il veille à l’ ordre des choses.

IV – Les polarités du Tarot : Du travail à la récréation

 L’Empereur est travailleur, Le Pape se ressource

L’Empereur est dessiné d’une façon presque rectiligne. Il est sérieux, rigoureux. La main à la ceinture, il est porteur de la Loi. Il est aussi porteur d’Unité par son profil. Dans le 4 de la Matière se cache l’Unité de l’Esprit (1+2+3+4=10). Il est concentré, comme lorsque l’on est plongé dans un travail qui réclame toute notre attention. L’athmosphère est intense. C’est celle de l’artisan absorbé par son travail, par la transformation de la matière qui s’opère.

Le Pape semble bénir les enfants qui sont devant lui. Un Vieux Sage rencontre la candeur, comme un grand-père qui se réjouit d’enseigner ses petits enfants en leur racontant des histoires. Quelquechose de l’Invisible est là , mystérieux, comme un souffle. Le temps du travail est fini. C’est le moment de parler aux enfants, le soir après le travail. C’est le moment de la récréation où l’on rejoint son enfant intérieur. C’est le moment de la “retraite” qui donne le loisir d’être en présence des enfants. Après la rigueur, l’énergie se fait douce et fluide…

V- Les polarités du Tarot : Du lien harmonieux au lien conflictuel

Le Pape crée des liens dans l’harmonie, L’Amoureux est en confit

Le Pape est lié aux enfants qui sont devant lui. L’innocence et la Sagesse ont besoin l’une de l’autre. Cette carte nous parle de lien harmonieux entre les enfants et lui, entre le ciel et la terre, entre la droite et la gauche qu’il relie dans son geste de bénédiction. Il respire, conscient de la vague d’air qui inspire et expire qui le relie à son âme et à l’univers qu’il porte en lui. C’est un moment d’ouverture, de calme paisible et d’échanges. Il se sent “plein”.

Voilà maintenant l’Amoureux en conflit. Il est tiraillé entre deux femmes. Il ne sait que choisir. Il est en conflit, instinctivement attiré par le désir de sa “belle” mais cependant encore sans doute attaché à sa mère. Il devra “couper le cordon” pour pouvoir aimer une femme. Il est question là de trancher, ce que s’apprête à faire l’Angelot. Les expériences amoureuses sont toujours douloureuses. La flèche du petit “éros” le blesse parce qu’elle réactive ses blessures affectives et ses attachements. Son état amoureux l’entraine dans des conflits douloureux, des choix difficiles, parfois des déchirements.

VI – Les polarités du Tarot : Du désir à la réalisation de soi

 L’Amoureux est désirant, Le Prince du Chariot se réalise

Le Bateleur a rencontré le désir. Il est devenu amoureux. Ses jambes et ses pieds nus nous parlent de son désir amoureux. Mené par son instinct, habité par son désir, il rentre dans le monde des adultes. Il est plein de fougue et de désir de vivre, plein d’enthousiasme et de sentiment amoureux, prêt à refaire le monde. La vie cependant, sous la forme de l’Eros, lui donne l’”initiation” en lui décochant sa flèche. C’est blessé, mais cependant mû par son propre désir de vivre, qu’il rentre dans sa nouvelle vie.

Le voilà couronné, glorieux comme un roi. Il mène son Charriot comme il mène maintenant sa vie. La résolution de chaque conflit rencontré lui apporte le cadeau de la victoire. Il parvient à une maturité, grâce à la maitrise de ses pulsions. Il se réalise. S’il est en mouvement, c’est grâce à sa faculté d’être immobile au centre de lui-même. Libéré de conflits paralysants , de contradictions inhibantes, il avance, il galope vers la réalisation de sa carrière, de ses ambitions, de ses créations .

Et vous ? quelles expériences de contrastes vous ont amené des prises de conscience ? 

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